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29 décembre 2007, par Muriel et Christophe
Visiter Phnom Penh, c'est aussi traverser l'histoire du pays.
La splendeur de la civilisation Khmer se découvre au musée national. Entre 800 et 1200, l'empire khmer s'étendait sur une zone immense, englobant l'actuelle Thaïlande, le Laos et tout le delta du Mekong dans le sud vietnamien. Sa capitale Angkor était alors une des plus grandes villes du monde avec plus d'un million d'habitants. Ses rois-dieux construisaient des temples magnifiques en l'honneur des dieux indhous Shiva, Vishnou, Ganesh... puis de Bouddha.
Statue de Garuda, le mythique homme-oiseau
Un lingam, symbole phallique sacré qui était aspergé d'eau lors de cérémonies.
Le seul bémol est le manque d'explications. Le néophyte doit se sentir un peu perdu. Par exemple, le visiteur passe de statues indiennes de Shiva et Ganesh Vishnou à des sculptures bouddhistes. Cela peut laisser perplexe si on ne connaît pas l'histoire de l'age d'or khmer. Quel dommage de ne pas valoriser tel qu'il se doit cette magnifique collection ! Celle-ci fait d'ailleurs le tour du monde. Nous trouvons ici et là des oeuvres encore emballées dans leur container d'avion. Cela aussi renforce la 'non mise en valeur' comme si elles étaient banales.
L'empire Khmer se désagrégea après 1200. Il ne put résister à la poussée de ses voisins Vietnamiens à l'est, Thaïs à l'ouest. La capitale fut abandonnée au 13e siècle et ses ruines tombèrent entre les mains des Thaïs au 18e siècle.
Le pays, réduit à une peau de chagrin, encore plus petit qu'aujourd'hui, devint un protectorat français à la fin du 19e siècle. Cette présence lui permit de retrouver ses frontières occidentales actuelles et son trésor historique Angkor.
Quelques édifices, témoins de la présence française, ont survécu au temps. Par exemple, la poste centrale, moins majestueuse que sa consœur d'Hô Chi Minh... Mais la priorité de la France était ailleurs.
La bibliothèque
La gare qui ne fonctionne plus depuis longtemps, les Khmers rouges ayant de leur temps rendu les voies impraticables.
D'après des livres consultés dans une bibliothèque universitaire de la ville, le bâtiment ci-dessous est l'ancienne trésorerie générale... Mais plus rien ne le laisse deviner...
Et parfois des ruines françaises qu'il faut davantage deviner.
Les Français ont fini par partir en 1954. Les cambodiens ont alors construit le Monument de l'Indépendance. La ressemblance avec l'Arc de Triomphe est notable...
de nuit...
L'histoire récente est plus tragique. Entrainé malgré lui dans la guerre du Vietnam, le pays est rapidement agité par une révolution communiste radicale. Le lendemain de la prise de la capitale cambodgienne par les Khmers Rouges en 1975, Phnom Penh a été entièrement vidée de ses habitants, dirigés vers les campagnes dans l'utopie d'une révolution paysanne. Seuls y vivaient encore les prisonniers de la sinistre prison S-21 et leurs bourreaux. En 3 ans et demi, 2 millions de Cambodgiens à travers le pays meurent de faim, de mauvais traitements ou d'exécutions...
Un monument construit par les Vietnamiens suite à la 'libération' de Phnom Penh en 1979.
Les Vietnamiens, pour mettre fin aux incursions de leur voisin, envahissent le Cambodge et chassent les Khmers Rouges du pouvoir, qui se réfugient dans les zones reculées, telles que les frontières avec la Thaïlande. Cela met fin au génocide, mais n'apporte pas la paix pour autant. Pendant presque 20 ans ans, la guerre civile va ravager le pays. Depuis leurs bastions dans la jungle et les montagnes, les khmers rouges minent les campagnes pour ruiner le pays, en espérant un soulèvement paysan, ce qui n'arrivera pas. Les populations payeront le prix fort par des miliers de personnes mutilées.
Le procès de certains Khmers rouges va bientôt démarrer. Mais seuls quelques uns seront jugés. Pol Pot est mort depuis quelques années, certains chefs lorsqu'ils se sont rendus ont obtenus leur immunité et sont devenus chefs de province, la foule des sans grades ne sera jamais inquiétée...
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