Aujourd'hui, nous sommes le
23 Juillet 25
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02 janvier 2008, par Muriel et Christophe
Au delà du paysage de carte postale, la situation sociale n'est pas des meilleures pour une partie de la population.
De nombreux vendeurs tentent de gagner quelques dollars en vendant des fruits, des calamars grillés ou des babioles aux touristes....
Les enfants qui ramassent les canettes ou les bouteilles en plastique pour gagner quelques centaines de riels nous émeuvent particulièrement.
Le soir, quand nous offrons à manger à certains enfants que nous croisons, ils nous remercient d'un sourire incroyable, comme si le sachet de riz qu'ils vont ramener chez eux était le plus beau des cadeaux.
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Parfois, le 'destin' s'en mêle.... Un matin, nous découvrons avec horreur que le marché a brûlé dans son intégralité durant la nuit. Il s'est déclaré vers 22h. Une odeur de fumée persiste encore dans l'air ambiant (bien que le feu soit éteint depuis 2h du matin alors qu'il est maintenant environ 10h).
Le feu a été difficile à maîtriser car le lieu n'est pas simple d'accès. En effet, les échoppes sont accolées les unes aux autres, constituant ainsi un immense carré compact. Ce marché avait des allées particulièrement étroites. Parfois une ou deux planches suffisaient à relier les commerçants en laissant évacuer l'eau des égouts tout en évitant ainsi d'avoir les pieds mouillés...
Les étals étaient généralement précaires : des planches pour surélever leur bateau de fortune où s'installer et aussi vivre toute la journée, d'autres légumes sont entreposés au pied de leur boutique.
Des dizaines de petites boutiques sont parties en fumée, avec tous les stocks, le matériel, casseroles, poêles, bols mais aussi machines à coudre, bouteilles de gaz...
Apparemment, il y a des victimes, car certaines personnes dorment dans leur échoppe.
L'incendie est à peine éteint que tout le monde est en train de fouiller les décombres, ramenant au mieux des morceaux de métal tordus.
Les gens ne semblent pas spécialement émus, alors qu'ils viennent de perdre leur moyen de subsistance. Un certain calme règne. Pas de cris, pas de pleurs ce qui semblerait inimaginable en Occident. La religion bouddhiste, la subsistance au jour le jour, une acceptation de la fatalité ... pourraient expliquer ce détachement ou cette retenue des habitants.
De notre côte, c'est le cœur gros que nous quittons les lieux. Nous repensons à ces commerçants chez qui nous avons acheté de la nourriture ou déjeuné, avec qui nous avons échangé des regards et des sourires... En triant les photos nous avons retrouvé celles du marché... Nous avons été parmi les derniers témoins à immortaliser ce lieu. Quelle étrange impression...
Sur le trottoir d'en face, les plus chanceux se sont déjà réinstallés dans un espace habituellement vide.
Ainsi va la vie au Cambodge !
La patronne de notre hôtel nous fait comprendre à demi mot que cet incendie n'est sans doute pas accidentel. Certains ont en effet intérêt à ce que les commerçants déménagent dans le nouveau marché.
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