Sac à dos
Autour du Monde
avec Muriel et Christophe

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De fervents moines bouddhistes

Le réveil est rapide, nous sommes déjà prêts ! Pour le départ, le personnel est tres procédurier : vérification en règle de la chambre, au cas où nous aurions voulu emporter un souvenir...

Une autre cliente, belge d'origine chinoise, nous apprend que c'est en fait un ancien hotel d'état. On comprend mieux le confort et l'ambiance du lieu...

Nous nous retrouvons avec une quinzaine de touristes occidentaux dans un petit bus, direction le monastère suspendu. Oh, surprise notre excursion nous permet de beneficier d'une guide anglophone. Nous prenons une petite route à travers ces très beaux paysages arides. Les cultures et les villages se cachent dans les replis du terrain.

Au bout d'une heure et demi, nous découvrons le monastère suspendu.

Il est accroché à flanc de falaise, une cinquantaine de mètres au dessus de l'eau.

La visite s'effectue au pas de course, menée par notre guide tres pressée, en une demi-heure chrono. Heureusement pour nous, le déjeuner a lieu dans l'un restaurants du site et pendant que les autres mangent, nous pouvons rester davantage sur le site pour le visiter à notre rythme. Entre l'estomac et le plaisir des yeux, il faut parfois choisir...

Le temple abrite toute une série de statues de Bouddha

dont certaines ont eu les mains ou la tete coupées lors de la Révolution Culturelle.

Les couloirs sont très étroits, juste au dessus du vide. Attention aux âmes sensibles !

Il fallait toute la foi de fervents moines boudhistes pour construire un temple dans un lieu aussi peu accessible. Les bâtiments sont orientés au nord face à une montagne qui procure de l'ombre toute l'annèe protégeant le lieu du soleil.

Nous repartons ensuite à Datong pour consacrer l'après-midi aux grottes de Yungang.

Au 4 et 5e siècle après JC, la Chine est à nouveau divisée en plusieurs royaumes. Les Wei du nord, pour développer leur capitale Datong, vont faire venir des centaines de miliers de personnes de diverses régions d'Asie. Parmi elles, des populations bouddhistes qui vont réussir à convertir leurs souverains. Les Wei vont ainsi devenir les premiers souverains chinois à adopter le bouddhisme comme religion d'état. Ils vont alors creuser dans la roche à proximité de leur capitale un ensemble de grottes ornées de plus de 50 000 sculptures de toutes tailles, de quelques centimètres à plusieurs dizaines de mètres.

Les premières sculptures sont des Bouddhas géants, dont le visage est à l'image des rois Wei.

 

Même si il appartient à l'histoire, le site continue d'être un lieu de culte.

Les grottes les plus impressionnantes racontent l'histoire de Bouddha, quand il était encore le prince indien Siddartha. Le pilier central et les 4 murs sont ornées de milliers de statues dont certaines sont encore peintes.

Certaines sculptures portent l'influence indienne, comme ce Shiva sur un taureau.

Des petits boddhisatvas (moines dignes d'accéder au nirvana mais restés sur terre pour aider les vivants dans leur quête) représentent les moines morts lors des persécutions sous un roi précédent. La statue de Bouddha porte la main au cœur en signe de repentance.

Les grottes de Yungang sont la première manifestation du bouddhisme en Chine. Grâce à la nombreuse main d'oeuvre et aux artsans talentueux, le colossal ouvrage ne va prendre qu'une trentaine d'années. La construction était ingénieuse : de haut en bas pour laisser entrer la lumière par une fenêtre. Il va s'arrêter lorsque les Wei vont déplacer leur capitale à Luyoang, plus au sud, où ils vont alors construire les grottes de Longmen.

La beauté des deux sites nous a fait oublier l'inconfort de la nuit.

Le soir, nous dinons avec Rob et Rolene, deux américains que nous avons rencontré aujourd'hui. Nous passons une excellente soirée avec ces deux globe-trotteurs d'une soixantaine d'années. Faute de mieux, c'est sur les bancs de la gare que nous nous régalons (euh ?) d'une soupe de nouilles déshydratées...

Dans les gares et dans les trains, de l'eau bouillante est mise à la disposition des voyageurs et c'est vraiment le plat que tout chinois mange quand il se déplace. Il est environ 22h30 lorsque nous prenons place dans notre train de nuit, très bon moyen de gagner du temps et de l'argent.

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