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Dazu
27 octobre 2007, par Christophe
La veille
Il y a parfois des moyens de transport plus rapides que d'autres.
Le bus urbain nous dépose à la gare ferroviaire à proximité de la station de bus qui sur notre plan parait toute proche, mais il nous faut encore marcher un bon bout de temps. Le car pour Dazu est déjà là , il n'y a plus qu'à attendre qu'il démarre, pratiquement deux heures plus tard... Il est déjà midi alors que nous avons quitté notre hôtel avant 9h!
Le bus transporte non seulement les passagers mais aussi les courriers et des colis et nous nous arrêtons de temps en temps pour les déposer. Il y a aussi cette cargaison de plus de 150 boites de chaussures en vrac qui submergent nos gros sacs à dos entreposés au fond du car. A l'arrivée, il faut faire de la spéléo pour les retrouver.
Nous mettons pratiquement 6h pour atteindre notre destination. Le car est particulièrement sale à l'arrivée, le sol est jonché de détritus. Après un tel transport, nous nous demandons bien dans quel endroit reculé nous allons tomber.
Finalement, c'est une jolie petite ville avec une grande rue piétonne. Quel plaisir pour le nez et les oreilles !
Le jour même
Dazu est célèbre pour ses grottes bouddhistes, d'une importance comparable à celles de Datong. Chronologiquement, elles constituent le quatrième et dernier ensemble à avoir été sculpté en Chine, du 10e au 13e siècle.
Un minibus nous mène jusqu'à Baoding Shan (la colline du sommet au trésor), le plus important site parmi la quarantaine que comptent les environs. Le long d'une falaise de 125m de long en forme de fer à cheval, les artistes ont sculpté plusieurs milliers de sculptures dont certaines portent encore des traces de peinture.
Les statues des 3 saints de l'école Mizong (l'école du secret) auquel appartenait le moine Zhao Zhifeng, le premier sculpteur du site.
Ce démon porte la roue bouddhiste sur laquelle figurent les 6 états possibles de réincarnation : humain, animal, enfer, paradis...
La pièce maîtresse est la statue de Guyanin, la déesse de la miséricorde aux '1000 mains et aux 1000 yeux' (en fait 1007). Chacune de ses mains porte un œil gravé dans la paume, signe de l'omniscience de la déesse.
Bouddha couché de 31 m de long, seule la partie supérieur de son corps émerge de la pierre. Il représente le moment où Bouddha atteint le nirvana, interrompant le cycle des renaissances, but ultime des bouddhistes.
Les sculptures s'intègrent très bien dans la nature tel cette fontaine construite autour d'une source naturelle. L'eau sort de la gueule de 9 dragons pour arroser Bouddha à sa naissance.
L'une des fresques illustre la piété filiale de Sakyamuni, futur Bouddha, vis à vis de ses parents. Elle intègre une thématique confucéenne, illustrant la sinisation du bouddhisme.
Il vient rendre hommage à son père mourant.
Il porte le cercueil de son père.
La vision bouddhiste du paradis...
Et de l'enfer et ses juges sur leurs trones...
Les tortures sont particulièrement raffinées. De quoi motiver les vivants à bien se comporter !
On repense bien sur au temple Dongyue a Beijing. Une appropriation des croyances taoïstes lorsque le bouddhisme s'est implanté en Chine ? en tout cas, ce sont des images que l'on ne rencontre jamais dans les temples bouddhistes du sud-est asiatique.
Une nouvelle fois, la beauté des sculptures bouddhistes nous a beaucoup plu et c'est à regret que nous quittons le lieu pour prendre un bus qui nous conduit à Chongqing.
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